La psychologie du jeûne

Récemment j’ai fait un jeûne hydrique d’une semaine. Au total, avec la période de descente alimentaire et la reprise, j’ai compté au total 3 semaines de jeûne.

J’ai envie de parler d’un aspect du jeûne trop peu abordé, malheureusement encore, le coté psychique et spirituel. Car comment un humain pourrait faire une démarche complète en ignorant des dimensions si importantes de lui-même ?

Quand le bût d’une telle démarche vient de l’esprit, tout est plus simple et confortable.  L’être humain a besoin de sens. D’un sens- élévation, d’une évolution.  Quand le bût est juste matériel – par exemple « perdre du poids » – où venant d’une psyché conditionnée à suivre les foules – par exemple « c’est à la mode » – tout est plus pénible. C’est l’observation que je me suis faite en lisant les commentaires des gens sur les groupes de jeune de Facebook et du groupe jeûneur que j’ai côtoyé dans la Haute Loire, dans le centre de jeune bien être qui nous a accompagnés.

Quand l’esprit se propose par exemple une évolution, il se donne les moyens. Il apporte des ressources en abondance. Quand la psyché se force à un résultat sans connexion à sa source de ressources, l’esprit, l’expérience peut paraitre épuisante. La psyché qui accroche une pensée obsessionnelle, qui a oublié le but.  Les gens pensent qu’en l’éloignant ils vont s’en sortir.  Mais là une autre arrive, du même genre. Et avant de s’en rendre compte, ils sont déjà engloutis dans un champ abondant d’obsessions de peur de la famine, d’images alléchantes d’aliments de tout sorte. Il peut sembler étrange qu’on voie un jeûneur se rendre dans une boulangerie pendant une période de jeûne qu’il a décidé et se laisser tenté par tous les gâteaux des vitrines. Ou quelqu’un ayant le péché mignon la charcuterie faire les marchés des producteurs. Et pourtant, c’est ce que j’ai vu se produire. D’une façon inexplicable et complètement irrationnelle, les gens sans connexion spirituelle forte oublient leur but personnel fixé et se laissent au merci des tentations, des égrégores qui les tiraillent à trahir leur engagement, leur torturent l’espace psychique et leur corps, leur fait gargouiller les intestins et les épuisent par des sensations exacerbées de faim qu’ils auront eux-mêmes créées en accrochant des idées inutiles, probablement pas les leurs, en amplifiant une réalité qui ne leur est pas satisfaisante ni confortable mais pénible et torturante.  Bien sûr, cela reste inconscient.

Personnellement, le but spirituel de ce jeune a été une renaissance.  Le fait de passer par 3 étapes successives me semblait initiatique : 3 semaines, 3 cycles de 7 jours, 7 les plans de la réalisation incarnée. Je les ai appelées la décadence, la mort et la renaissance. Tout était symbolique, nommé, le corps et la psyché en étaient informés et consentants dans ce processus complet, où chacun met du sien pour la réussite de notre projet.

L’esprit guidant le processus, il assoie sa volonté tout en donnant les moyens d’y parvenir.  C’est un processus complétement diffèrent d’un processus psychique déconnecté de cette Conscience. Le mental force, lutte contre, épuise son énergie dans la bataille.  La supra-conscience pose son désir, donne la force, chemine vers où elle a ciblé, tranquillement. Toute l’énergie est brassée dans le processus. Aucun gaspillage, tout se passe ensemble ; les organes se mobilisent, des ressources de courage et apaisement sont fourni au mental. Le Soi, le moi et le ça sont ensemble et cheminent vers la même direction.

Pendant le processus de jeune tel que je l’ai vécu, beaucoup de mémoires se sont activées. Probablement pas les mêmes pour tout le mode mais selon ce que chacun a décidé que le processus symbolisera (ou pas) pour lui. J’ai vu des trahisons, de l’injustice, des traumatismes de cette vie que j’avais enfouis, des morts par empoisonnement. Des abus de pouvoir, des subjugations. Mon but étant de dissoudre tout passé karmique et revenir à l’équilibre, la voie de milieu, dans une nouvelle identité créant la liberté et l’abondance, les moyens ont été fournis !

Dans tous les jeunes, l’inconscient rapproche la pénurie, l’enlèvement de la nourriture avec tout passé traumatique afin de le résoudre.  Les peurs du bébé que sa mère ne vienne pas, des morts par inanition, la jouissance de se priver, les anorexies, Toute pensée limitante, peur de mourir, peur de ne pas assez avoir, frustration, sont passées au crible. J’ai eu aussi droit à plein de peurs de reprendre la nourriture, avec une décharge de toxines physiques et aussi énergétiques tout aussi importante que l’enlèvement.  Certains ont évoqué la nostalgie de ne pas manger, une mélancolie d’un état « parfait », une peur de se ré-intoxiquer. Toute limitation, toute peur, tout trauma liés au sujet sont activés. Une occasion unique de se libérer de la matière et de ses dépendances, de ses traumatismes, d’envisager un jour une capacité élargie de résister sans manger, voir se nourrir d’énergie quand la nourriture manque, ou par choix, comme certains soutiennent dans la cure pranique. Des expériences certainement à faire, que j’envisage à vivre dans un avenir plus ou moins éloigné.

L’environnement pendant le jeune est important. La paix, le soin, le soutien font probablement la différence.  Étant mon premier jeune, je n’ai pas voulu l’expérimenter seule, enfermée chez moi. J’ai choisi un site où des personnes expérimentées nous accompagnaient et des naturopathes nous surveillaient les paramètres vitaux.  Tout le monde jeûnait depuis des années. Cela est rassurant. Le groupe était bienveillant et tolérant.

Pour les programmes inconscients s’activant, c’est nécessaire d’avoir des outils de réparation. Étant thérapeute spécialisée dans les réparations traumatiques, j’en étais bien munie. Mais souvent cet accompagnement manque dans tous les centres dont j’ai entendu parler : l’accompagnement de nos émotions et nos programmes qui viennent s’harmoniser, se guérir grâce à notre conscience et notre sensibilité accrue pendant cette période. Une occasion unique, si les moyens sont donnés. Et sinon une répétition pénible de traumas, si l’être ne sait pas comment les résorber. Oui, cela fait la différence.

Afin de ne plus avoir de déséquilibres à la reprise alimentaire, un travail émotionnel et psychique sont à accomplir. En tout cas, cela est ma conclusion que je ressens de l’intérieur, aujourd’hui. Sinon, le jeune devient une addiction, un palliatif qui ne résoudra pas le problème à la base, car souvent la cause est énergétique et psychique.  Et pour cela, il y a un test qui ne trompe personne, qui est le corps. Comment se porte le corps ? Si le corps guérit, c’est que nous avons trouvé. Sinon, c’est que la solution n’est pas définitive, pas complète, pas adressant le « mal » à la base. Et alors, creuser encore, ailleurs, jusqu’à ce que le corps respire de santé me semble plus qu’important et indispensable à poursuivre.

Voici mes conclusions aujourd’hui après mon premier jeune, qui peut se montrer une expérience riche et évolutive, profondément spirituelle, à condition de bien soigner ses moyens et prendre en compte toutes les dimensions de l’être dans sa complexité, dans une démarche pleine de sens, guidée de l’intérieur.

Je compte bien essayer aussi le jeune intermittent et la cure pranique, quand mon être me l’indiquera. Je vous salue chaleureusement !

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